Municipalisation de la honte et de la brimade au Niari : les vaincus doivent s’humilier.

Un texte reçu d'un lecteur de Dolisie en réaction à notre article " Enrichissement accéléré " et qui jette une lumière crue sur certaines pratiques...

Par Igando Fernand

Comme chacun le sait, l’homme de Mpila après avoir reconquis le pays par les armes en 1997, a mis sur pied un programme de réjouissances nationales et de fêtes à célébrer chaque année selon son bon vouloir, dans un département de son choix.

Après avoir festoyé et commémoré la fête de l’indépendance, les 13,14 et 15 août 2004, auprès de la reine mère et de la belle famille à Pointe-noire au Kouilou puis englouti un budget ayant dépassé les 140 milliards de frs CFA (213 millions d'euros ou 270 millions de dollars), on constate encore plusieurs projets inachevés à Pointe-noire, ainsi qu’à l’intérieur de ce département. Ces chantiers devaient être terminés depuis au moins deux ans...

En 2005, a suivi la messe de la Likouala, avec comme corollaire les beuveries lors des festivités des 13,14 et 15 août 2005 dans le district d’Impfondo pour remercier tous les guerriers Katangais de leur apport pour la reconquête du pouvoir.

Ces retrouvailles ont déjà coûté au trésor public près de 120 milliards de francs CFA (183 millions d'euros ou 232 millions de dollars), et les travaux continuent ou sont arrêtés.

Une bonne partie de cette manne financière, a servi pour transporter les matériaux de construction depuis Brazzaville en utilisant des barges flottantes louées à prix forts auprès de tous les armateurs de la RDC. Les travaux avaient démarré en mars 2005. Ainsi on peut noter pèle mêle :

- Coût de la construction d’une résidence de sous-préfet dans le département de la likouala : 300.000.000 (trois cent millions) de francs CFA (457 000 euros ou 580 000 dollars);

- Coût de la construction d’un Hôtel de Sous-préfecture : 600.000.000 (six cent millions) de francs CFA.

Cependant ce qui est frustrant, c’est que pour la municipalisation des vaincus d’hier (municipalisation au ralenti) qui sera organisée à Dolisie en août 2006, non seulement les travaux viennent de démarrer péniblement avec un retard inégalé en mi juin 2006, mais concomitamment avec un pan de la municipalisation accélérée cette fois-ci du département natal, à Owando (Cuvette) qui pourtant est prévue pour l’année 2007.

Pour le département du Niari, tous les prix des constructions ont été revus à la baisse, question de faire savoir qu’il existe deux Congo, celui des Vainqueurs et celui des vaincus d’hier;

La société qui a le monopole du choix des marchés les plus succulents et juteux au Congo, et dont le dirigeant principal est Corse et ami personnel du Chef, abuse des sous-traitants qui sont affectés aux travaux de construction des caniveaux et des dalots, des routes à bitumer (de l’aéroport et de Tsila) par une escroquerie flagrante et sans précédent dans l’histoire des travaux publics.

Pendant que la société de l’ami corse touche la rondelette somme par exemple de : 600.000 frs CFA ml auprès de l’Etat congolais, il promet de payer au sous-traitant 109.000 frs Cfa ml, dont les prix des matériaux qu’il met à disposition du sous-traitant à savoir, tonne de ciment, caillasse, sable, fer à béton sont déductibles. Même comme ça cette société est dans l’incapacité de satisfaire ses sous-traitants.

Pourtant dans les lettres de commandes aux sous-traitants, figurent les termes de référence et les prix applicables à chaque type de travaux commandés. Malheureusement quand le sous-traitant achève sa tâche, cette société trouve des subterfuges pour ne plus payer intégralement la facture du sous-traitant, arguant d’après son Directeur général que le Chef de Mpila lui-même est leur actionnaire principal et que donc personne ne peut leur faire peur à Dolisie, surtout que tous les agents et fonctionnaires des Grands travaux et de la mission de contrôle sont sous leurs bottes. Les pauvres sous-traitants sont abasourdis. Que faire quand on sait que notre justice n’est justice de nom ? Actuellement il y a des attroupements d’entrepreneurs devant le siège de cette société à Dolisie. Ces derniers réclament leur dû.

Du coté des travaux initiés par le Gouvernement;

Dans le département du Niari :

- La construction d’une résidence d’un sous-préfet avec les mêmes plans et caractéristiques qui à coûté 300.000.000 de Frs CFA dans le département de la Likouala revient à ici 100.000.000 (cent millions de francs Cfa);

- La construction d’un hôtel de sous-préfecture construit dans la likouala à 600.000.000 frs Cfa (six cent millions de francs CFA) revient avec les mêmes plans et caractéristiques au Niari à 250.000.000 Frs Cfa (deux cent cinquante millions de francs CFA).

Plusieurs exemples nous prouvent, que cette fête est une provocation des paisibles populations, afin de trouver un alibi pour ne pas organiser des élections libres et transparentes en 2007, surtout que « l’homme des masses » d’hier est devenu l’homme des Contentieux Politiques non élucidés (perte totale de crédibilité tant sur le plan international que national, incapacité à conduire ses troupes, (le PCT est gangrené par des tensions qu’il a provoquées).

Les comportements ignobles des sbires de ce pouvoir ci-dessus énumérés prouvent que ceux-ci considèrent l’économie nationale comme un gâteau privé. Chacun des membres directs et indirects de la famille royale prend une tranche à sa guise.

Dès lors, toutes les stratégies économiques du système visent essentiellement l’accroissement du volume du gâteau pour augmenter sa propre part ; c’est pourquoi, plus on est haut dans la hiérarchie de ce système, plus on est proche de la manne et plus le couteau est long et tranchant.

Bonne fête, continuez, mais le peuple vous rattrapera un jour comme Charles Taylor.