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congo-news
1 août 2006

Le VIH/SIDA ravage les Forces armées congolaise, et Pollue la jeunesse congolaise.

DEFILE_1508_28Jeudi 20 juillet dernier le ministre congolais de la Défense a demandé aux agents de la Force publique de prendre part à un dépistage anonyme et volontaire du VIH. Car, à en croire un médecin de la place, « notre armée et quelques têtes de l'élite politique constituent une bombe à retardement » dans un pays où le système sanitaire est délabré.

En adoptant une " politique nationale de santé ", votée en juillet 2000 par le conseil des mini-stres (texte que nous ne sommes pas parvenus à nous procurer), le Congo notre pays, le pays de Sassou, s'est soumis à la première règle en matière de santé publique mais a bafoué l’essentiel : l'appliquer. Gestion désastreuse, infrastructures vétustes, personnels insuffisants, le système de santé congolais est un enfer. Six mille lits en 1995, 700 de moins que quatre plus tôt, les statistiques sont rares mais une chose est sûre : cela ne cesse de se dégrader. Seulement 30% des Congolais ont accès aux soins selon la Banque mondiale.

Officiellement, les autorités congolaises se voilent la face et affichent une couverture sanitaire de 88% de la population contre seulement 41% en 1960. En tout état de cause, le risque est de 60% pour un Congolais de décéder avant 60 ans. En moyenne, l'espérance de vie est en effet de 48,6 ans en 1998 contre 41,7 ans en 1960. A la morgue de Pointe-Noire, ville dont la population a quadruplé en l'espace de vingt ans (850 000 habitants aujourd'hui), de sept décès constatés par jour voici encore deux ans, les morts sont passés à 24 par jour en moyenne.

Quelque 12% des enfants de moins de 15 ans meurent du paludisme; et ceux de moins de 5 ans sont victimes de 3 à 4 crises graves de diarrhées par an. Dans les hôpitaux, faute de moyens, les nouveaux-nés et les enfants s'entassent à trois ou quatre dans des couveuses et des lits. " Les risques de contagion sont énormes ", glisse une infirmière ponténégrine qui requiert l'anonymat.

La pandémie du Sida sous-estimée par les gouvernants



Le Sida " se généralise " et se " féminise ". Un commentaire sans appel du Conseil national de lutte contre le Sida (CNLS). D'après son enquête réalisée en novembre 2003, sur 3.453 personnes, 4,2% de la population congolaise serait positive, soit entre 80.000 et 110.000 personnes, selon la secrétaire exécutive du CNLS, Marie Frank Puerhence. Le taux de prévalence grimpe à 8,4% chez les 35/39ans et à 7,8% chez les 40/44 ans chez les femmes enceintes. Ces chiffres sont très étonnants. D'abord parce qu'en décembre 2002, l'ambassade de l'Union européenne à Brazzaville estime à 8% la part des Congolais atteints du Sida. Mais ce taux s'envole à 15% chez les femmes enceintes à Pointe-Noire.

Et en 1996 et 1997 (la guerre aidant), les Nations Unies soupçonnaient l'augmentation du taux de prévalence. Ensuite parce que ces chiffres contredisent totalement l'expérience du terrain. " 20 à 25% de la population congolaise serait positive ", estime un médecin de la Croix Rouge de Pointe-Noire.

Dans son sillage, le VIH charrie un autre fléau : la recrudescence de la tuberculose (+79% entre 1985 et 1999 avec plus de 4.700 cas déclarés); par mois, 30 à 40 nouveaux malades seraient contaminés à Pointe-Noire. Et c'est souvent motivé par des événements comme ces maladies opportunistes (diarrhées, infections bronchiques, manifestations dermatologiques...) que les malades se déplacent et se soumettent au test de dépistage. Sans événement précis et extérieur, ils ne se déplacent point. " Quand on sait que 70% des 15/25 ans disent ne pas enfiler le chapeau (entendez préservatif), il y a lieu vraiment de quoi s'inquiéter ", lance un grand virologue à A. Cissé. Ce sont 800 patients qui passent ainsi entre ses mains au centre ambulatoire de Pointe-Noire (centre mis en place à l'initiative de Lissouba).

Mais « nous voyons de plus en plus de gens envoyés par des organismes qui exigent un test HIV pour par exemple faire un stage à l'étranger pour un militaire, obtenir une bourse à l'étranger pour un étudiant. L'ambassade d'Angola le demande avant d'accorder son visa. Notre armée et quelques têtes de l'élite politique constituent une bombe à retardement », s'inquiète- t-il.

Une fois dépistés, les patients séropositifs sont suivis au centre qui fonctionne dans l'enceinte de l'hôpital A.Cissé comme un établissement de jour. Mais, faute de moyens, seuls 10% de la " file active " de patient suivis bénéficient d'un traitement d’antirétroviraux. Tans pis pour ceux qui ne peuvent se faire soigner dans les grands hôpitaux parisiens ! In fine, le Sida provoque 40% des décès chez les 15/45 ans.

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