Un ex-ministre du président Lissouba contre l’hommage du Congo à Savorgnan de Brazza.

Un ancien ministre congolais des Hydrocarbures, du régime du président déchu Pascal Lissouba, Benoît Koukebene a fait part, samedi, de son "étonnement" de voir le Congo "sacrifier 10 milliards de FCFA (environ 15 millions d’euros) pour faire l’apologie du colonisateur alors le peuple croule sous misère la plus sombre de son histoire".

Le Congo avait organisé mardi dernier le transfert, vers un mausolée érigé à cet effet, des cendres de l’ancien explorateur français Savorgnan de Brazza, fondateur de la capitale congolaise

"Cette cérémonie est d’autant plus choquante que de nombreux historiens africains ont jugé que la légende de Savorgnan de Brazza : humaniste et pacifiste n’était, en réalité, que la couverture d’un agent colonial", a estimé l’ancien ministre dans un communiqué publié au nom de l’association politique Telema qu’il préside.

"Telema, en tant qu’espace politique et de réflexion plurielle, considère que la cérémonie tapageuse du retour des cendres de Savorgnan de Brazza illustre la mégalomanie d’un régime incompétent en mal de publicité", poursuit l’ancien ministre congolais, qui vit en exil à Paris.

Il a accusé le régime du président Denis Sassou Nguesso d’avoir voulu, à travers cet hommage, "plaire à la frange coloniale de l’Etat français".

La dépouille mortelle de Savorgnan de Brazza et celles des membres de sa famille ont été transférées à Brazzaville lors d’une cérémonie organisée en présence du président congolais Denis Sassou N’Guesso, de son homologue gabonais Omar Bongo Ondimba ainsi que plusieurs délégations étrangères. La France y était représentée par son ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy.