Il est parfois difficile de comprendre la situation politique au Congo, tant elle est ambiguë. D’un point de vue subjectif, on pourrait faire l’apologie de son leader politique, tout en faisant de lui l’homme qui incarne ou qui a incarné aux mieux les valeurs républicaines. Pascal Lissouba, est celui qui a gouverné dans la difficulté. Mais pourquoi le professeur Lissouba a connu des embûches ?
Pour comprendre cette situation, il faut essayer de remonter au sommet de la Baule
du 20 Juin 1990, et comprendre le discours de François Mitterrand président Français de naguère qui, demanda aux pays africains de se soumettre aux pluralismes, face aux vents de la démocratie, des pressions des masses qui soufflaient partout, les dirigeants africains, dont Sassou Nguesso, durent accepter malgré eux. Mitterrand dit aux Africains : « la France
sera présente à vos côtés (…), nous vous aiderons ». Deux ans plus tard, en 1992 Pascal Lissouba arriva au pouvoir au Congo, la France
pointée du doigt dans la gestion des matières premières au Congo, dont le pétrole, la pomme de discorde, ne consentit point à verser de l’argent au Congo, cette aide ne viendra jamais. La France
tournait le dos au gouvernement issu de la volonté du peuple, pour « préserver ses intérêts », elle rechigna d’aider le nouveau régime de Pascal Lissouba, un président qui comme Lumumba 30 ans après proclama son indépendance et son hostilité d’un point de vue économique à la puissance coloniale. La France
est irritée par « l’insolence » de Lissouba et lui prépare déjà son prédécesseur Sassou Nguesso. Le vieil adage Africain ne se trompait pas, « ventre affamé n’a point d’oreilles », face à une pseudo opposition qui attise les haines et la violence, le nouveau régime doit faire face à la fronde sociale, le peuple a faim, il veut du pain. Le président se retrouve avec des caisses vides, une fronde sociale, des querelles intestines et la puissance coloniale, la France
qui ne veut point aider le pays, résultat les 53 millions de dollars d’Oxy qui, vont apaiser la tension, mais le pays frôle la catastrophe, guerre civile de 1993 entre les partisans de Pascal Lissouba et ceux du mystique Kolélas, en 1994 les deux parties vont signer des accord de paix. Lissouba va constituer dès 1994 un gouvernement d’union nationale qui va représenter en son sein des technocrates issus de toutes les régions du pays, et durant son mandat, le professeur Lissouba va faire beaucoup de concessions à l’opposition, on aura au moins eu une vraie démocratie entre 1992 et 1997. Et C’est en 1995, que l’on verra les premières prouesses économiques de Pascal Lissouba qui, va très rapidement remettre sur pied les accord avec le FMI, avec le fameux projet de réajustement structurel, l’instauration de la TVA
et la transparence en matière de gestion pétrolière. A partir de 1995, on se souviendra encore du lourd héritage laissé par Sassou Nguesso à la fin des années 1990, le gouvernement de Pascal Lissouba avait remboursé plus de 60% de la dette la plus élevée au monde par tête d'habitant. Malgré son envie de mieux faire, Pascal Lissouba est resté confronté à une horde de tribaleux qui ont fragilisé pendant longtemps son régime, car on ne peut pas travailler en 5 ans, avec 2 ans de stabilité. Et même au sein de sa propre famille politique, des ministres se sont illustrés par des mauvaises pratiques, pillages économiques, tribalisme, népotisme et arrogance. Au regard de toute la situation politique du Congo, et ce de façon très objective, Pascal Lissouba a développé une conception politique très cohérente qui pouvait faire avancer le pays, en deux Lissouba a remis le pays sur les rails, les statistiques économiques le prouvent entre 1955 et Mai 1997.