Paul Wolfovitz rencontre deux hommes qui sont une « épine » à la Monarchie de Sassou Nguesso : Mounzeo et Mackosso.

Le Gouvernement Norvégien a organisé à Oslo, du 16 au 17 octobre 2006,

la Conférence

annuelle de l’Initiative de Transparence des Industries Extractives (ITIE). Cette initiative regroupe plusieurs parties prenantes, dont les gouvernements, les compagnies privées et la société civile. Elle est soutenue par les Institutions Financières Internationales comme

la Banque Mondiale

, le Fonds Monétaire International, l’Union Européenne, le G8 etc.

D’éminentes personnalités du monde ont pris la parole à la tribune de cette Conférence pour témoigner leur soutien à l’initiative. A l’instar de Paul Wolfowitz, Président de

la Banque Mondiale

, ces personnalités ont insisté sur l’application des critères de l’ITIE, comme première étape en faveur de la transparence, la lutte contre la corruption, la réduction de la pauvreté, ainsi que la nécessité de soutenir le travail de la société civile dans ce processus.

La rencontre d’Oslo a permis de faire le bilan des progrès de l’ITIE en terme de mise œuvre de ses critères depuis 2002, à partir, notamment des avancées réalisées par les pays pilotes comme le Nigeria et l’Azerbaïdjan. Elle a aussi permis de relever les nombreux défis qui s’imposent à elle.

La conférence d’Oslo a donné l’opportunité au Groupe Consultatif International (GCI)- mis en place au terme de la dernière conférence de Londres en 2005, pour réfléchir sur le futur de l’initiative- de présenter son rapport. Deux principales propositions du GCI ont été entérinées par les participants :

- L’adoption du processus de validation des pays membres de l’initiative. Ce mécanisme permettra désormais d’identifier sur la base de normes claires, les pays mettant réellement ou non en pratique les critères- ITIE.

- La constitution d’un Conseil d’Administration chargé de gérer le futur de l’initiative. Les fonctions principales de ce Conseil sont de :

o approuver la liste préétablie des validateurs.
o approuver les rapports de validation des pays et des entreprises
o jouer un rôle d’arbitre en cas de conflit (international ou national)
o étudier des questions de politique spécifiques
o préparer un rapport à la conférence semestrielle de l’ITIE

Le Conseil comprend 5 représentants de sociétés civiles. Le reste du conseil est constitué de 8 représentants de gouvernements (dont 5 de pays adhérents, et 3 de pays donateurs/soutien), 5 représentants d’industries extractives (dont au moins deux de sociétés minières et une appartenant à un pays non membre de l’OCDE), et un représentant d’investisseur.

Le Congo est ainsi représenté dans ce Conseil d’administration. En effet, un membre de

la Rencontre

pour

la Paix

et les Droits de l’Homme (RPDH) et de

la Campagne PWYP

Congo, à savoir Christian Mounzéo y siègera en tant que représentant de

la Société

civile. Les discussions sont en cours pour déterminer la nouvelle localisation du Secrétariat de l’EITI, qui sera installé soit à Oslo, soit à Bonn. Signalons que

la Grande Bretagne

a abrité ce secrétariat depuis le lancement de l’initiative en 2002.

Le Gouvernement et le Parlement du Congo-Brazzaville ont fortement été représentés à cette conférence au cours de la quelle, la délégation congolaise a pris l’engagement d’accomplir des pas rapides dans le respect des principes et critères minimums de l’EITI. A ce sujet, la délégation congolaise a promis de mettre en place assez rapidement un Comité de gestion, adopter un plan d’action.

En marge de la conférence, Paul Wolfowitz, Président de

la Banque Mondiale

a eu un entretien d’une heure, le lundi 16 octobre 2006, avec Brice Mackosso et Christian Mounzéo, autour des perspectives de la transparence au Congo-Brazzaville. Un accent particulier a été porté sur les aspects du programme de

la Banque Mondiale

avec le Congo sur l’initiative « Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) », la gestion des revenus pétroliers, et les préoccupations relatives à l’indépendance de la société civile dans le cadre du dialogue en matière de transparence des industries extractives. Le patron de

la Banque Mondiale

a réitéré son soutien aux deux militants de la transparence et fait remarquer l’intérêt tout particulier que son institution accorde à la lutte contre la corruption. S’exprimant lors de sa conférence de presse, Paul Wolfowitz a affirmé avoir eu le privilège d’avoir rencontré deux militants de la transparence du Congo-Brazzaville, qui ont été persécutés dans leur pays ; Il a particulièrement insisté sur le soutien à apporter aux militants de la transparence, en terme d’appel en faveur de plus de protection pour la partie prenante la plus fragile dans

la Coalition ITIE.