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congo-news
8 septembre 2006

Municipalisation accélérée » : du ralentissement à l'arrêt

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Le gouvernement fantoche de la République du Congo s'appuie aujourd'hui sur la « municipalisation accélérée » pour mettre en œuvre sa politique. Une façon de construire le pays comparable au plan quinquennal des années 80 qui a laissé un goût amer du côté de Mayama : la route Brazzaville-Mayama avait englouti 18 milliards de francs non dévalués sous le plan quinquennal sans savoir où avait atterri le fric

et qu'aucun kilomètre de route ne soit bitumé ! Un des plus grands scandales de la République (1). Et personne, comme d'habitude, n'a rendu des comptes; personne n'a été puni...

Autres temps autres moeurs : aujourd'hui la « municipalisation accélérée » a tout de même montré quelques signes avec la construction d'aéroports, d'hôpitaux, de routes... Mais son coût demeure exorbitant, disproportionné par rapport aux réalisations et nombreux sont les membres du clan familial au pouvoir et leurs alliés qui s'enrichissent sur son dos. Cette municipalisation est d'ailleurs à la base de la division des cadres de la Likouala : ces derniers continuent de se quereller car beaucoup estiment n'avoir pas été servis correctement. Quand ils pensent que leur département devra attendre encore au moins dix ans avant de voir revenir éventuellement cette extraordinaire manne, ils deviennent fous.

Pointe-Noire. Et pourtant la " municipalisation " est déjà passée ! Les Congolais, qui ne manquent pas d'imagination, ont à ce sujet leur explication. Ils théorisent que le gouvernement et son chef travaillent sur la base des seuls calculs politiciens. Selon l'homme de la rue le Congo Brazzaville n'est pas géré par les autorités suivant une vision globale. A propos de la « municipalisation accélérée » nos compatriotes sont persuadés que la mise en oeuvre de cette initiative a commencé par le Kouilou un peu pour satisfaire Mère Antou, l'épouse. Malheureusement, depuis 2004 la ville de Pointe-Noire continue à faire face aux ordures ménagères, au manque criard d'eau, d'électricité et de routes.

La Likouala a reçu sa part de municipalisation en 2005 aussi en remerciement de ces fameux « Katangais » qui ont fortement combattu pour ramener M. Sassou au pouvoir, disent-ils. Ici en plus la « municipalisation accélérée » sème la division : beaucoup de projets restent inachevés, surtout que le préfet lui-même se serait mué en opérateur économique, en entrepreneur.

Les Congolais racontent de même que le Niari (2006) a été choisi parce que le président a fait ses études à Dolisie. Pour preuve le thème principal pour la fête et les travaux à Dolisie a été « l'esprit de Mbounda ». Tous les vieillards qui ont étudié à Mbounda ont sorti leurs courtes vestes pour ne pas rater l'événement. « Mbounda c'est la nation » avons-nous entendu. Au moment où on pense créer de grands partis qui ne tiennent pas compte de l'ethnie (même si dans leurs cœurs rien ne change), « l'esprit de Mbounda » peut servir de modèle. Et on pourra ratisser large pour la refondation....

En 2007 la « municipalisation accélérée » fera escale dans la Cuvette. La Cuvette ! C'est la terre natale du président Sassou Nguesso. Si 177 projets ont été retenus pour le Niari, la Cuvette en aura plus de 200, sans compter les grands projets qui sont actuellement en cours de réalisation dans ce département : par exemple la construction de grands marchés à Owando et à Oyo (5 milliards), les routes, les logements à Oyo et que sais-je encore ! La question qui est souvent posée est celle de savoir si le président, qui a déjà une résidence à Oyo construira un énième palais présidentiel à Owando, l'abondance des biens ne nuisant pas. Owando aura-t-il un aéroport quand on sait qu'il y en a déjà un à Ollombo dans les Plateaux, à une quinzaine de kilomètres d'Oyo, dans la Cuvette ?

Enfin en 2008 la fête se déroulera à Brazzaville, et non à Kinkala comme prévu initialement. A un an des élections présidentielles il faudra « fermer la bouche » de tous ceux qui ne voient pas la « Nouvelle Espérance » en chantier, ceux qui exigent la commission nationale indépendante ou encore ceux qui « font du bruit à Paris ».

Mais ensuite, que deviendra la « municipalisation accélérée » après tous ces choix bien calculés ? Les Congolais disent que même sur une mobylette, après avoir accéléré, se doit de ralentir, puis s'arrêter. Pour ralentir, le gouvernement de la République du Congo vient de faire un geste en direction de tous les départements qui n'ont pas encore bénéficié des largesses du clan au pouvoir. Les départements de la Bouenza, de Brazzaville, de la Cuvette Ouest, de la Lékoumou, des Plateaux, du Pool et de la Sangha viennent de recevoir chacun un milliard, pour leur développement. Après, on verra !

Salle des conférences du ministère des Affaires étrangères en construction à Brazza Quelle politique de développement ! Quelle construction ! Entre-temps aucune usine n'a ouvert ses portes pour résorber le chômage. Les Mauritaniens et Maliens peuvent continuer à s'installer, à ouvrir leurs boutiques le long des avenues de nos villes modifiant l'image de celles-ci, sans même qu'on sache qui y travaille vraiment. Même les pauvres mamans qui nous fournissent du foufou à Mati et tout le long de la route nationale N°. 2 sont ignorées par la ministre de l'Agriculture et de l'Elevage. Elle et ses collègues du gouvernement passent par là en véhicules VX dans un nuage de poussière, sans s'arrêter, sur la route de leurs villages vers lesquels ils foncent : ils n'ont pas besoin de savoir si ces pauvres paysans ont des problèmes d'eau, s'il serait bon de leur offrir des forages d'eau pour mieux produire. Ah ! Tara Sassou, quelle vision politique ! Quelle gestion ! Que des calculs !

Devons-nous le répéter : les choix économiques des dirigeants sont vides et leurs calculs sont politiciens ! Il y a un mois, M. Mbissa a écrit un article dans la « Semaine africaine » montrant que lors des élections législatives de 2002, le nombre des députés a été scandaleusement multiplié dans tous les départements du Nord (supposé fief du pouvoir) alors que ceux du Sud du pays (supposé fief de l'opposition) a été réduit par rapport à 1992. Encore des calculs pour conserver le pouvoir. Pourtant la meilleure façon de conserver le pouvoir est de bien travailler pour tout le pays !

Enfin, le Conseil municipal de Brazzaville, toujours incapable d'assainir la ville, de ramasser les ordures alors qu'il avait promis la création d'une société pour la propreté de la capitale, PROB, vient encore d'annoncer la mise en place d'une autre société, celle des transports en commun...

Rappelons-le nous : vraiment ces communistes défroqués constituent un danger pour le pays car le retard qu'ils nous causent est grave et difficile à rattraper. Nous sommes parmi les derniers du monde aujourd'hui !

Qui peut comprendre que dans un pays qui a un chef il n'y ait pas de ciment depuis des mois, que l'eau, l'électricité, le carburant et autres produits de première nécessité manquent ? C'est la moindre de choses quand même ! Nos épouses (y compris la mère Antou elle-même l'a constaté) se plaignent : tout coûte cher au marché; personne ne parle, personne n'agit.

Ces communistes défroqués doivent partir !

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